Pour s’offrir Istanbul et l’Europe, le FC Sion s’est payé une croisière
EUROPA LEAGUE | Ce soir à Genève (20.30/TSR2), les Valaisans affrontent Fenerbahçe en match aller. Ils ont évité les bouchons de l’autoroute en prenant, hier, le bateau du Bouveret à Nyon.
Christian Constantin, président du FC Sion, a inventé hier un nouvel itinéraire de croisière: le Bouveret-Nyon-Istanbul. Enfin presque. Il avait envie de rassembler ses joueurs, de les changer de monde, de leur éviter la chaleur et les bouchons de l’autoroute, de leur détendre l’esprit avant le match de Coupe d’Europe qu’ils joueront ce soir contre Fener-bahçe, à Genève. Il aurait pu choisir assez classiquement la marche en forêt, la projection de Rambo, de Bambi, du Clan des Siciliens ou des Harry Potter, il a préféré «utiliser ce que ce pays merveilleux nous offre. Le prolongement du Valais vers le lac Léman, cette ouverture formidable, ce panorama fantastique.»
Constantin a donc loué pour quelques milliers de francs un bateau de la CGN, le Lavaux, 3 ans d’âge à peine – Jean-Martial Mercanton, capitaine lausannois aux commandes avec Anthony Trincat son batelier – et il a emmené ses gars en balade. Ils n’ont pas tiré à la courte paille pour savoir qui serait mangé, ils n’ont pas ramé, il ne les a pas fait descendre d’urgence dans la chaloupe de secours pour imiter ces jeux d’entreprises modernes (quoique, avec la crise, ça se fait moins…) où l’on transforme les employés en Indiana Jones d’un jour. Non, il les a laissés profiter du soleil, de l’ombre, du calme, de ce Léman épatant qui fait paraître Saint-Tropez bien rikiki et qu’ils ont photographié tous azimuts. Il leur a offert un bon petit-déjeuner, il leur a fait projeter sur deux grands écrans les (belles) images de la (grande) victoire contre Young Boys 3-2 en finale de Coupe de Suisse, il leur a juste dit: «Voilà les gars, ce qu’il est possible de faire en jouant, en pensant non pas à soi-même mais à l’équipe, en allant jusqu’au bout des matches, ce qui nous manque ces derniers temps.» Il a conclu, tranquillement, alors que le Lavaux était au large d’Amphion: «Maintenant, vous êtes entrés en Coupe d’Europe.»
Nicolas Marin, le nouveau joueur du FC Sion, prenait-il ce voyage en bateau comme un hommage à son nom et à sa venue? En souriant, il précisait: «Je n’oserais pas… surtout que je suis plutôt du genre à avoir le mal de mer, mais c’est drôlement agréable et original de préparer un match de cette manière. Et ça ne nous empêchera pas de jouer avec rigueur contre les Turcs.»
A Didier Tholot, l’entraîneur, qui adore l’eau, on a demandé si tout cela ne faisait quand même pas un peu trop vacances: «Non, ça ne dure que deux heures, et c’est bien parce que ça amène de la sérénité, de la tranquillité d’esprit, tout ce qu’on recherche. La fameuse pression, il ne faut la ressentir qu’au coup d’envoi, pas avant. Notre chance, contre Fenerbahçe, c’est que nous ne sommes pas favoris, alors, si nous sommes bien dans notre tête, tout est possible.»
Il était 11 h 45, la croisière d’une quarantaine de kilomètres se terminait, Istanbul, non, pardon Nyon, était presque en vue, quand le bateau a fait une pause, au large de la maison de Michael Schumacher. Les joueurs se sont bien marrés en se photographiant entre eux, la maison en arrière-plan. Leur GP de Turquie à eux, c’est ce soir.
L´avenir nous dira ce qu´on va faire dans le futur. CC le 29 mai 2007