Ca me fait doucement rire quand certains évoquent "l'expérience" bâloise, une équipe parfaitement rodée etc etc...
En effet, la marge de progression du FCB est à mon sens bien plus importante que celle du FC Sion, du moins si on prend en considération les deux formations alignées hier soir.
D'un côté le FCB démarre le match avec un mélange de joueurs expérimentés (Streller, A. Frei et Huggel) et de jeunes prometteurs avec une marge de progression encore très importante, voir des éléments qui sont arrivés très récemment au club (G. Xhaka, Shaqiri, Dragovic, Li).
D'un autre, le FC Sion aligne une équipe de routiniers, si l'on excepte Sio qui est pour moi le seul dans la formation de départ hier qui dispose encore d'une marge de progression, Mrdja ayant retrouvé la puissance athlétique qui était la sienen avant la blessure, et même un niveau supérieur si on se souvient de son état de forme lors du premier tour l'année passée! Pour ce qui est des automatismes, il faudra repasser, les deux seuls "bannis" ayant débuté la partie étant Mutsch et Feindouno qui ont quand même eu droit à un certain nombre de match d'acclimatation et dont l'expérience de routiniers n'autorise aucune excuse quant à l'intégration des schémas de jeu du coach.
Pour moi la question qui se posait hier soir à la fin du match était bel et bien celle de savoir comment il était possible de faire progresser Sion dans le jeu, vu que statistiquement, si on veut jouer le titre, même avec les nouveaux on est mals, étant rappelé qu'après deux confrontations, respectivement une, contre nos adversaires directs pour ce trophée Bâle, Lucerne et YB, on en est à deux misérables points...soit autrement dit 2 points sur 15 possibles!!!
Ainsi, on est à peine plus forts que les équipes qui nous suivent au classement, contre lesquelles on gagne sans brio et avec un brin de réussite, la démonstration a été faite à Servette dimanche (Servette qui dispose selon moi du contingent avec la plus grande marge de progression du championnat et qui potentiellement devrait pouvoir finir devant nous le championnat si les choses continuent ainsi), mais clairement plus faibles que les équipes qui sont à notre niveau au classement ou juste devant.
Voilà pour l'analyse...globale.
S'agissant de l'analyse "individuelle", en commençant par Pascal le Grand (par l'attitude et non pas par l'engagement), celui-ci est malheureusement en train de vouloir me donner raison. Les doutes que j'affichais lors de son engagement semblent se confirmer à chacune de ses sorties un peu plus. Hier soir à mi-terrain, alors que le père (c)Obra s'arrachait pour récupérer des ballons et assurer des relances, Pascal le Grand se baladait tel un sénateur. Oui, ce mec a des éclairs de génie. Oui, c'est sans doute le Zidane Black. Mais cela ne suffit pas. Pour faire la diff en Suisse il faut gratter, s'arracher. Les gars viennent ici en pensant qu'ils vont se retrouver dans un championnat des talus, sans intensité. Il est vrai qu'en Suisse le niveau de jeu n'est pas folichon, sur le plan technique. Mais sur le plan de l'engagement, il y a des mecs, en particuliers les bourbaques, qui compensent très largement. Du coup ca devient tout de suite plus compliqué pour les types qui pensent pouvoir faire la diff sur le plan techniquement seulement lorsqu'ils se font marquer de manière un peu tonique, lorsqu'à la récupération ça jailli de manière intense, et surtout lorsqu'on est un peu seul dans le contingent à pouvoir faire tourner le ballon. Pascal le Grand, si il veut réussir chez nous, n'aura pas d'autre choix que de mouiller le maillot, comme d'autres avant lui, tel Milon Mpenza, ont consenti à le faire. Son absence en deuxième mi-temps, est le signe selon moi que cet engagement lui a été demandé dans le vestiaire, mais qu'un refus a été opposé à son interlocuteur par Pascal le Grand...mais ça n'est qu'une hypothèse...
Concernant, l'autre "banni" Gabri. Oui, on sent dans certains de ses gestes l'école catalane...et ça fait assez plaisir à voir. Cependant, pour le moment, pour moi le plaisir s'arrête là....pour le moment. Gabri manque clairement d'impact sur le jeu. On lui demande pas d'être aussi intense que le monstre du grattage Serey, mais bien de faire preuve d'un brin d'intensité supplémentaire et de rapidité dans la première passe. A sa décharge, il est celui des "bannis" que Roussey daigne considérer qui a le moins joué. C'est pour moi le joueur qui pourrait nous permettre de progresser.
Pour ce qui est du dernier des "bannis" mis en oeuvre un énième fois hier, Monsieur Mouche, il est pour moi clairement le maillon faible. D'ailleurs, comment vouloir prétendre jouer le titre avec un type qui évoluait au sein de la moribonde équipe d'Aarau à l'époque, sans être bien plus lumineux que ses coéquipiers et qui faisait à peine la diff en ligue 2? Monsieur Mouche nous met en danger dans les phases défensives par des interventions totalement disproportionnées. Hier soir, il aurait une fois de plus pu nous couter un pénalty aussi débile que celui qu'il a réussi a provoqué à Lucerne, en séchant un bâlois dans les seize en première mi-temps alors que le ballon sortait! Sur l'impact offensif, Monsieur Mouche n'est clairement pas un ailier "allumeur", à savoir un gars qui va chercher au duel un latéral et qui peut mettre hors de position la ligne arrière en provoquant l'intervention d'un des centraux. Sur l'aile, il va systèmatiquement chercher l'appuis de l'axe. A sa décharge il nous a gratifié de deux centres de qualité hier soir.
Pour les autres individualités du groupe, il n'y a pour moi pas de considérations particulières à émettre, si ce n'est à dire que Vanins nous sort à nouveau un match d'outre tombes, au même titre que Serey, Goran et le maître incontesté de la ligne arrière, Adailton. Sur le côté, Vanczak nous démontre semaine après semaine qu'il est un central et non un latéral, surtout si on veut nourir certaines ambitions, dans le jeu. Il est précieux sur les balles arrêtées, c'est incontestable. Il est aussi précieux lorsqu'il s'agit de bloquer le couloir, mais clairement insuffisant dans l'animation offensive. Enfin, Mrdja...que dire...si ce n'est qu'on ne pouvait que s'attendre à le voir se faire détruire par le stade et que je regrette Prijo...
Enfin et pour conclure, j'ai de plus en plus de peine à comprendre le père Roussey...j'ose croire que Yoda était vraiment blessé et qu'il ne résulte pas d'un choix délibéré du coach de ne pas l'avoir convoqué hier. Ensuite j'essaie de savoir qui Roussey aurait pu mettre en oeuvre si il avait dû remplacer un des deux centraux, respectivement renforcer le milieu sur le plan défensif, par exemple si Serey se serait blessé. Avec Gabri, Crettenand et Zambrella sur le banc, Roussey a pris l'option assez particulière de convoquer trois joueurs au profil semblable...j'ai pas dit identique...j'ai dit semblable...