Re: Mercato hiver 2015-2016
Posté : 01.02.2016 16:30
FC Sion: le calme avant la tempête
"Les résultats sont là, sinon ça aurait été autre chose..." Léo Lacroix, qui a terminé ses classes juniors au FC Sion, connaît trop bien la maison pour crier victoire. Mais le défenseur, son entraîneur Didier Tholot et tous les supporters du club valaisan ne cachent pas leur satisfaction devant l'adoption d'une stratégie nouvelle: celle de la continuité bercée de sérénité.
Christian Constantin, en fin connaisseur passionné et capable de consentir d'importants efforts financiers, a toujours su doter son équipe de joueurs de talent. La qualité des effectifs qui se sont succédé n'a jamais véritablement constitué l'écueil sur lequel le FC Sion se brisait. Le club sédunois avait en revanche l'habitude de se priver de la continuité, une de ces composantes obligatoires au succès sportif.
Didier Tholot est en poste depuis plus d'an an - fait très rare -, le mercato hivernal a été réfléchi et pensé selon les besoins sportifs réels - terminé les coups de pub du genre Gattuso - et les grandes menaces constantiniennes touchant aux salaires ou aux primes ont disparu. Tholot a un projet, il s'y tient et le président aussi.
Le coach est bien entendu ravi du déroulement de la trêve et de la préparation. Soulagé même, car le Français connaît lui aussi trop bien Christian Constantin pour ne pas se préparer à quelques saillies indésirables. Alors, tandis que le président s'amusait à faire diversion (Ronaldinho, Robinho), c'est l'ensemble du FC Sion qui a oeuvré à peaufiner un groupe pas suffisamment armé offensivement.
Programme copieux, ambitions élevées
Pour l'heure, il n'y a guère que la qualification du Hongrois Bence Mervo (transféré l'automne passé) et l'arrivée du Slovaque Lukas Cmelik à se mettre sous la dent. Deux jeunes joueurs dont personne n'avait anticipé la venue en Valais, pas plus que celles de Bia ou Zeman l'été dernier. La discrétion comme nouvelle arme au service du bien commun: là aussi, le FC Sion innove.
"Le président ne voulait pas recruter pour recruter, explique Léo Lacroix. Il nous faut des joueurs qui cadrent avec notre système, sinon on perd encore un mois à les intégrer." Or, ce mois, les Sédunois n'en disposent pas puisque ce calme hiver n'est que la promesse d'une tempête printanière.
Dimanche, les Valaisans reprendront le championnat chez un FC Zurich en quête de rédemption, enchaîneront le week-end suivant par la réception d'un Saint-Gall qu'ils veulent rattraper au classement avant d'accueillir le Sporting Braga en 16e de finale aller de l'Europa League. Le tout en ayant déjà, dans un coin de tête, la demi-finale de la Coupe de Suisse contre le FCZ (3 mars) et un quatorzième sacre qui lui ouvrirait directement, comme l'an dernier, la porte de la C2.
Si Constantin s'est apparemment assagi, il n'en conserve pas moins des ambitions certaines. Cela tombe bien, Didier Tholot aussi. Alors, le président et son entraîneur s'appliquent non seulement à réussir leur mercato, mais aussi à conserver les acquis. Et, donc, à repousser les éventuelles offres dont les médias font état pour plusieurs cadres de l'équipe, notamment Léo Lacroix.
"Je ne perdrai aucun joueur important, pas là, affirme Tholot. Nous devons finir ce que nous avons commencé." "Lacroix restera, il doit encore progresser et nous avons besoin de lui ce printemps", acquiesce Constantin.
Le naturel, la chasse, le galop
Lacroix, qui intéresserait plusieurs formations de Serie A, tempère les ardeurs. A-t-il profité des vacances pour travailler son italien ou son anglais (des clubs de Premier League seraient aussi sur les rangs)?
"Non, je travaille mon français!, coupe-t-il. Je suis là, je reste concentré sur Sion. Si on parle de moi, tant mieux, mais je sais que je dois encore progresser. Le président l'a aussi dit et je suis d'accord avec lui. On en reparlera plus tard, quand j'aurai fait mon temps à Sion, quand je serai prêt."
Choisir méticuleusement ses recrues, ne pas vendre ses cadres comme cela avait parfois pu être le cas par le passé avec un timing pour le moins étonnant (par exemple le départ de Giovanni Sio à Wolfsburg en 2012), laisser l'entraîneur et son staff travailler dans la sérénité.
La donne a changé en Valais cet hiver. A l'équipe, désormais, de répondre aux attentes. Parce que tout le monde sait ce que l'on dit du naturel, quand il est chassé. Christian Constantin aussi.
https://www.bluewin.ch/fr/sport/foot/20 ... te-bd.html