SALATIC: «L’ÉTAT
D’ESPRIT A CHANGÉ
»
FOOTBALL Tandis que Sion prépare la saison
à CransMontana, le taulier du groupe
explique qu’il a fallu changer les mentalités
avant de retrouver le chemin du succès. ● Le FC Sion était dernier
de Super League en début
d’année. Depuis, beaucoup
de choses ont changé…
La situation, désormais, est complètement
différente. Quand on
vient de remporter une 13e Coupe
de Suisse, tout change. Il y a désormais
beaucoup de confiance au
sein du groupe. Mais on ne peut
pas se reposer sur ce succès. Nous
devons regarder de l’avant. Tout
recommence de zéro. ● Votre entraîneur, Didier
Tholot, vise le haut
du classement. Partagez-vous
son point de vue?
Le championnat est très long, et
l’important est de ne jamais lever le
pied. Il ne servira à rien de s’enflammer
et de parler de Ligue des champions
après seulement trois journées
de championnat. Mais il est évident
qu’avec une telle équipe tu dois jouer
les premiers rôles. Sinon, c’est que
tu fais quelque chose de faux… ● N’est-il pas temps de parler
ouvertement du titre
de champion, par exemple?
En Valais, les ambitions sont toujours
très élevées. Mais d’une manière
ou d’une autre, les objectifs
en championnat n’ont jamais réellement
pu être atteints. Quand j’ai
signé au FC Sion,
mon entraîneur
à Grasshopper,
Pierluigi Tami,
m’a prévenu:
«Vero, c’est le
chaos là-bas, tu
verras! Tu auras
besoin d’une demi-année
pour
t’adapter, pour trouver ta place et
te sentir à l’aise.» Mais moi, c’est
exactement cela qui me motive: je
veux faire bouger les choses. Et je
crois que c’est ce qui s’est passé.
Les résultats de la deuxième partie
de saison en attestent… ● Comment expliquez-vous
que votre adaptation ait été
aussi rapide dans un
environnement pas forcément
évident, et surtout que le
succès ait été au rendez-vous?
Nous avons maintenant quelques
Alémaniques dans le groupe. Ça
parle allemand dans l’équipe. En
tout cas pour moi, cela simplifie les
choses… ● C’est-à-dire?
A Sion, les conditions requises pour
avoir du succès ont toujours existé.
Mais ce qui a surtout changé, c’est
la mentalité. Comme je viens de le
dire, il y a désormais des Suisses
alémaniques dans le groupe, et à
mon avis l’état d’esprit est différent
depuis. Au cours
des dernières années,
on achetait
une équipe, on
prenait plein de
bons joueurs issus
de différents
pays, et puis on
mélangeait le
tout. Maintenant,
il y a des joueurs qui connaissent
cette ligue. Et donc tout est
possible au niveau des résultats. ● Le joueur alémanique est
donc plus structuré, plus
combatif et gagneur aussi…
A mon avis, oui… Avant, le FC Sion
engageait beaucoup d’étrangers qui
ne connaissaient pas la ligue et dont
la mentalité était… différente de la
nôtre. Bref, des gars qui ne sont certainement
pas autant impliqués que
Zverotic, Ziegler ou moi-même.
Nous, les leaders, nous attachons
beaucoup d’importance à tout cela:
à cette implication, cette concentration.
Nous n’allons pas tout
changer du jour au lendemain, ce
n’est pas ce que nous voulons, mais
il faut veiller à ce que nous allions
dans la bonne direction, petit à petit. ● Vous voulez dire que le club
attire désormais d’autres types
de footballeurs?
Le FC Sion est devenu un club très
attrayant pour les joueurs suisses
alémaniques. Avant, ce n’était pas
forcément le cas. Ceux qui jouaient à
Zurich, à GC ou à Thoune n’avaient
pas envie d’aller là-bas. C’est diffé-
rent aujourd’hui. Le FC Sion est un
club qui a des moyens financiers et
qui est capable de faire des transferts.
C’est ce qui s’est passé. Les choses
ont bougé. Plusieurs joueurs expérimentés,
comme Reto Ziegler et moimême,
ont signé des contrats de longue
durée. Il s’agissait là des premiers
pas dans la bonne direction. ● Avec du recul, venir jouer en
Valais était donc un bon choix
de carrière…
Absolument, oui. ● Et maintenant, quel est
votre but à long terme?
Tout ce que je veux, c’est gagner le
titre de champion…
● PROPOS RECUEILLIS PAR
CYRILL PASCHE, CRANSMONTANA
cyrill.pasche@lematin.c
...à propos, Deana est prêté ou transféré ?
