Rétrécie, la Pontaise pourrait refuser du monde
Football | De près de 50 000 places, la capacité du vieux stade est tombée à 10 000 pour cette saison. Explications avant le match LS - Sion de dimanche
François Ruffieux | 17.08.2011 | 15:41 |
24heures
Les images d’une Pontaise vibrante et foisonnante renvoient aux années 50 et 60. Ainsi, le 17 juin 1954, dans le cadre de la Coupe du monde organisée par notre pays, l’enceinte lausannoise avait accueilli 48 000 spectateurs – selon les statistiques officielles de l’ASF – pour une rencontre entre la Suisse et l’Italie (2-1). Aujourd’hui, le stade n’héberge plus l’équipe nationale depuis longtemps et sa capacité vient d’être officiellement réduite à… 10 000 personnes au maximum. Comment en est-on arrivé là? Explications avant la venue du FC Sion et des supporters valaisans, dimanche (17h15), pour un derby romand qui devrait attiser la curiosité de pas mal de monde.
Bien sûr, le public du football a changé. Plus exubérant, plus violent aussi, parfois, il a incité les dirigeants à prendre des mesures de sécurité de plus en plus sévères et contraignantes. Surtout pour un stade qui, comme la Pontaise, est resté le même depuis plus d’un demi-siècle. Ainsi, lorsque le LS a pris l’ascenseur pour la Super League, en mai dernier, son stade a posé problème à la Swiss Football League (SFL) qui ne jure plus que par des enceintes résolument modernes, comme celles de Thoune ou Lucerne, récemment inaugurées. Trois conditions de base sont donc posées pour évoluer au meilleur niveau: avoir un minimum de 10 000 places, toutes couvertes, et dont les deux tiers au moins sont assises.
Places debout couvertes
Or, la Pontaise ne répondait guère à ces exigences. Ensemble, les deux tribunes principales représentent en effet 6900 places assises et couvertes (2700 pour la nord, 4200 pour la sud), tout le reste étant à découvert. Pour échapper au catalogue de mesures édictées par la SFL, il aurait fallu pouvoir présenter le dossier de mise à l’enquête pour le nouveau stade. Mais on n’est pas encore là dans l’avancement de «Métamorphose», puisque l’heure est au concours d’architectes pour un stade qui prendra place au sud de Lausanne.
En attendant cette échéance, il a donc fallu négocier avec la SFL. «Une dérogation a été demandée, précise Patrice Iseli, chef du Service des sports de la ville de Lausanne. Qui impliquait différents travaux concernant la sécurité pour les visiteurs, des caméras de surveillance, un renforcement de l’éclairage par exemple. Et aussi une couverture du secteur des places debout, dont celui qui est strictement réservé aux visiteurs, dans le virage côté lac». Une mise à l’enquête est en cours pour cette couverture partielle. La Pontaise remplit ainsi les conditions pour recevoir 10 000 personnes, mais pas une de plus, ce qui laisse de grands vides dans les deux virages. Et pourrait amener le LS à refuser du monde, surtout dans la frange des gens qui ne sont pas prêts à payer plus cher pour une place assise. Ce qui serait tout de même aberrant, non?
Le souvenir de 2006
«Lors de la cérémonie d’ouverture de la Gymnaestrada, il y avait environ 25 000 personnes au stade, sans aucun souci, souligne Patrice Iseli. Et là, c’est Guantánamo pour quelques dizaines d’excités (ndlr: allusion aux aménagements et aux mesures de sécurité pour le secteur visiteurs). C’est dommage, mais c’est ainsi».
En 1961, lors d’un LS - Servette mémorable (4-0), le gendarme Mottaz avait contenu, à lui seul ou presque, la foule qui venait tout près des lignes du terrain. Une photo devenue célèbre immortalise d’ailleurs le moment. Plus près de nous, le 29 mars 2006, lors du dernier LS - Sion en match officiel (les deux clubs jouaient alors les premiers rôles en Challenge League), la Pontaise avait comptabilisé 9800 personnes. Y aura-t-il suffisamment de places dimanche, ou alors un peu plus tard, pour la venue des Young Boys ou du FC Bâle?
Billets. En prévente sur:
http://www.ticketcorner.ch.
Ou renseignements sur le site internet du LS