LE MATIN :
Dragan Mrdja: l’arme secrète de Sion?
22. août 2011, 23h02
Nicolas Jacquier | Le Matin
Dragan Mrdja, l’attaquant serbe de Tourbillon pourrait effectuer son retour dès jeudi soir contre Celtic Glasgow en tant que joker. Roussey n’exclut pas cette variante.
Dragan Mrdja espère pouvoir exprimer bientôt sa joie en marquant des buts. © Eric Lafargue
Ligue Europa Martigny (VS)
Hier matin, alors que les vainqueurs du LS avaient déjà terminé un décrassage avancé à 8 h 30 pour atténuer les effets de la canicule, Dragan Mrdja a enchaîné les frappes et les reprises de volée dans tous les angles sous le regard de Christian Constantin. Absent des terrains depuis six mois suite à une grave blessure au genou gauche (déchirure des ligaments croisés le 12 mars), le Serbe pourrait anticiper son retour au jeu. «S’il devait y avoir 1-1 à 20 minutes de la fin jeudi contre Celtic, Dragan est le gars qui peut me faire la différence, dit Constantin. Il a une telle faim de buts. Sans parler que Dragan a trois semaines d’avance dans son tableau de marche.» L’attaquant possède ainsi toutes les chances de figurer dans la liste des 18 joueurs que son entraîneur devra établir pour s’attaquer à la montagne du Celtic. «Au regard du technicien que je suis, Dragan paraît opérationnel. Je me dois d’anticiper tous les coups. J’ai en tête toutes les possibilités et la manière de les gérer.»
Le Celtic battu chez lui
Avant de confier au revenant Mrdja un possible rôle de joker, Laurent Roussey écoutera aussi l’avis du corps médical, peut-être plus réticent à brusquer les étapes. Le 21 mars 2011, à l’Hôpital de la Tour, à Meyrin (GE), Dragan Mrdja avait été opéré avec succès par le Dr Olivier Siegrist. Au moment où Sion s’apprête à récupérer son buteur, le club attend encore davantage de Gabri, moins affûté physiquement que Feindouno, son soliste rayonnant.
Tandis que le Celtic est attendu demain sur les hauteurs de Crans-Montana – curieusement peu sensible aux méfaits de l’altitude, l’équipe logera au Grand Hôtel du Golf –, Sion effectuera une mise en vert plus spartiate en prenant la direction de son centre d’entraînement, à Riddes. Ce week-end, le Celtic a été curieusement battu chez lui par la modeste formation de St Johnstone (0-1). «Ça confirme que le Celtic a ses soucis, reprend Roussey. Pendant une demi-heure, ses joueurs ont dû produire une sacrée débauche d’énergie pour revenir. Et comme on les avait déjà pas mal usés jeudi...» Dans 48 heures, Sion devra faire preuve à la fois d’intelligence tactique et d’audace manœuvrière pour faire fructifier le 0-0 du match aller. «On peut aussi passer aux tirs au but, nuance son entraîneur. Tant qu’on n’encaisse pas de but, on sera dans le coup.» Sion entraînera l’exercice des tirs au but demain.
Celtic sûr de lui
Jeudi, l’arbitre sera l’Espagnol David Fernandez Borbalan (38 ans), qui mercredi passé avait dirigé le match retour de la Supercoupe entre Barcelone et le Real Madrid (3-2). Dans les rangs écossais, on se dit convaincu de l’emporter. Soit sur le terrain, soit sur le tapis vert, avec, selon eux, la toujours possible exclusion (dans le cadre de l’affaire des sans-papiers) du FC Sion par l’UEFA au lendemain d’une qualification valaisanne. Une sanction que Constantin détourne sans équivoque: «Nos joueurs ont été régulièrement qualifiés. L’UEFA n’aurait aucune base légale pour agir ainsi.» Après le recours déposé par le Celtic, reste à savoir si l’on parviendra à la même conclusion du côté de Nyon.
Le voyant avait raison
Le FC Sion possède-t-il un gourou? Pascal Feindouno en est persuadé depuis que la prédiction que lui a lancée Pascal Saint-Yves, l’un des adjoints de Roussey, avant le coup d’envoi à Lausanne s’est vérifiée. «C’est dingue. Il m’a dit que j’allais mettre deux buts et regardez le résultat. Imaginez-vous que ce gars-là lit dans notre avenir.» Hier matin, au sortir de l’entraînement, le Guinéen n’en était toujours pas revenu. «Sur le moment, je lui ai dit de se calmer. Je voyais mal comment j’allais pouvoir marquer depuis mon banc. D’ailleurs, j’y étais bien, avec cette chaleur étouffante.» Le gourou supposé, lui, s’amuse de ce qu’il considère uniquement comme une heureuse coïncidence. «J’ai eu un flash, comme une intuition, mais ça n’allait pas au-delà, raconte M. Saint-Yves, promu en la circonstance voyant officiel de Tourbillon. Cette fois, ça a marché, mais j’avais plus de chances de me planter.»
Décisif à la Pontaise, Pascal Feindouno endossera un rôle capital jeudi soir face aux Ecossais. «Il s’agira d’être vigilant, prévient-il. Il n’y a que 0-0. Le Celtic est une équipe costaude, habituée à vivre ce type de défi européen. Les visiteurs ne vont rien lâcher.» Rassuré par son intégration, le «Zidane black» (la presse française l’a baptisé ainsi quand il jouait à Bordeaux) a reçu hier la visite de sa famille.
N. Jr