SN a écrit :Mais tu as raison: Hornbach sponsorise les chaussettes des joueurs, donc ils vont mettre 60 mio pour avoir un stade à leur nom à côté de leur futur centre commercial de Riddes.
Logique.
Ce que je voulais démontrer, c'est que certains groupes sont intéressés à investir dans des complexes commerciaux et sportifs.
Voici deux exemples suisses:
La Maladière:
La Maladière est le premier stade de nouvelle génération à avoir vu le jour en Suisse romande. Inauguré en juin 2007 après un chantier éclair, il est le fruit de la collaboration entre la Ville de Neuchâtel, Coop Immobilier et l’entreprise générale HRS. Cette dernière a joué le rôle de constructeur-financeur. Elle a trouvé deux investisseurs institutionnels (Swisscanto, fondation de placement des banques cantonales, et Publica, caisse fédérale de pensions) pour financer l’ensemble de la réalisation, devisée à 300 millions de francs.
Le PPP a été conçu sur le modèle du troc. En contrepartie de la cession du terrain, la Ville a reçu le stade de 12’000 places d’une valeur de 30 millions de francs et loue plusieurs locaux dans le complexe (diverses salles de sport et une caserne d’intervention et de secours).
L'AFG Arena:
Malgré la relégation de son club, le stade saint-gallois a le sourire. À l’échelle suisse, c’est une grande première. L’AFG Arena de Saint-Gall, inauguré en été 2008, porte le nom d’un sponsor, l’entreprise de construction Arbonia-Forster-Holding AG. Pour s’assurer cette faveur, cette dernière s’est en gagée à verser 1,2 millions de francs par année jusqu’en 2018. La pratique, très répandue aux Etats-Unis, se développe aussi en Europe. On l’a vu récemment avec l’Emirates Stadium à Londres (2006) et l’Allianz Arena à Munich (2005).
La Ville et le canton de Saint-Gall ont vendu le terrain à prix préférentiel, obtenant en contrepartie des travaux de réaménagement du site. Une sortie d’autoroute a été modifiée et un parking de délestage a été créé. Le complexe comprend un centre commercial de 65000 m² (Ikea, Jelmoli), un centre de loisir et un parking. Il a coûté au total 340 millions de francs, dont 70 millions pour le stade de 21000 places. Le souci d’une baisse d’affluence avec la relégation du FC Saint-Gall en Challenge League a été levé. Avec une moyenne de 12000 spectateurs (!), la société d’exploitation a le sourire, elle qui perçoit directement une partie des recettes des loges et de la billetterie.
Le bilan économique qu’on arrive à soutenir avec ces synergies semble fonctionner. Comme on a vu, l’impact dans la ville n’est pas négatif ; le stade devient un pôle d’attraction avec la caractéristique de revitaliser une partie du territoire. En outre, avec une offre très vaste, il permet de répondre à des exigences très différenciées ; par exemple, il y a la possibilité de passer toute la journée au stade en faisant des achats, puis en mangeant dans un restaurant de luxe, pour après seulement regarder le match. Tout ce phénomène incite à la consommation, qui par conséquent devient le moteur économique de ces complexes multifonctionnels.
Bilan des stades suisses:
En regardant les premiers bilans des produits de cette tendance, on peut constater qu’ils sont assez positifs. Tous les complexes ont été conçu en partenariat public-privé (PPP) sur le modèle du premier exemple ; le St. Jakob Park de Bâle (2001). Tous les stades de nouvelle génération en Suisse marchent selon le même schéma de base: les collectivités publiques, villes ou cantons, offrent un droit de superficie ou vendent le terrain à prix préférentiel à des investisseurs. En contrepartie, elles reçoivent clé en main le stade et/ou des infrastructures annexes. Le tout est consigné avec une grande précision dans un contrat.
Tous les bilans sont positifs sauf à Genève, où les rapports entre les différents partenaires du PPP n’ont jamais été clairs. Quand il a fallu avancer des moyens supplémentaires pour le chantier, Jelmoli, propriétaire du centre commercial attenant, a payé un montant qui devait initialement financer le fonctionnement du stade.
À Bâle, Saint-Gall ou Neuchâtel, les collectivités publiques n’ont pas investi un seul centime dans le stade.
[Sources: Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne - Section d’ Architecture - Enoncé théorique de master 2008/2009 - Jacopo Laffranchini]
Pourquoi en Valais on n'arrive pas à reproduire cela?