[Foot italien] Que faire?
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[Foot italien] Que faire?
Le Calcio en état de siège
SECURITE. Les débordements qui ont perturbé le récent derby milanais de Ligue des champions le confirment: le football italien peine à éradiquer la violence dans ses stades.
Guillaume Prebois, Milan
Mercredi 20 avril 2005
Deux cent quarante-huit tifosi de Livourne interpellés alors qu'ils ravageaient la gare San Pietro à Rome, suspension en Mondovision de l'«Euroderby» de Ligue des champions après le lancer d'une fusée pyrotechnique sur le gardien du Milan AC, guérilla aux abords du stade Delle Alpi à Turin avant le match Juventus – Liverpool et déjà 550 blessés dans les rangs des forces de l'ordre depuis le début du championnat. Face à ce bilan digne d'une guerre civile, le ministre de l'Intérieur Giuseppe Pisanu a menacé: «Si de tels actes de barbarie se reproduisent, je n'hésiterai pas un instant à fermer les stades!»
Toutefois, la crédibilité du ministre sur le sujet est plus ou moins comparable à celle de John Graham, un fanfaron britannique cinq fois vainqueur du «concours mondial de mensonges»: en septembre 2003, au lendemain du décès d'un supporteur de Naples, et en mars 2004, après la suspension du derby romain, Giuseppe Pisanu avait déjà annoncé la fermeture des stades dangereux. Sans suite. Le «Cavaliere» Silvio Berlusconi, entre une crise politique et une autre, a trouvé le temps de commenter la situation: «On ne restera pas les bras croisés, Pisanu doit continuer sur la voie de la fermeté et aller plus loin s'il le faut.»
«Quelle fermeté?» s'interroge Carlo Balestri, coordinateur de l'association «Projet ultras», qui s'occupe du monitorage de la violence dans les stades depuis dix ans. «L'Etat a légiféré à quatre reprises. En 1989, le gouvernement a introduit la notion de délit dans un stade; en 1995, il a obligé les tifosi agités à se présenter dans une caserne à l'heure des matches de leur équipe; en 2001, les peines encourues ont été triplées et le «flagrant délit différé», qui permet à la police d'arrêter un lanceur de fumigène jusqu'à 36 heures après son geste, a été adopté. Le résultat? Au début des années 90, les affrontements entre tifosi et forces de l'ordre représentaient 16% des délits, contre 50% aujourd'hui.»
En outre, selon les statistiques, un tifoso arrêté sur deux est relaxé par les tribunaux: Matteo Saronni, un brave menuisier de 25 ans, auteur du spectaculaire lancer d'un scooter des tribunes de San Siro le 6 mai 2001, figure à nouveau parmi les fauteurs de trouble du derby milanais. Le président de la Fédération italienne de football Franco Carraro, inquiet de se voir souffler l'organisation de l'Euro 2012 – le magazine allemand Bild a titré: «Les voyous italiens mettront-ils le feu à notre Mondial?», tandis que le président de la FIFA Sepp Blatter a mis en cause «l'inefficacité des contrôles en Italie» –, a haussé le ton: «A partir de maintenant, tolérance zéro! L'arbitre pourra interrompre le match si un seul objet ou fumigène arrive sur le terrain et le club responsable se verra infliger une défaite avec le score de 3 à 0.»
«Et si c'est un tifoso de l'équipe adverse qui s'amuse à le balancer, c'est moi qui perds?» a réagi Aldo Spinelli, président de Livourne. Dans La Repubblica, le journaliste Gianni Mura ironisait: «A partir de combien d'oranges sur le terrain on suspend la rencontre? Une, deux, dix?» «Cette décision prise par Carraro est insensée, les tifosi vont nous racketter», s'est emporté Maurizio Zamparini, président du club de Palerme. Enzo Tirotta, responsable des ultras de la Sampdoria de Gênes, pose un problème de fond: «Au stade Olympique de Rome ou au Delle Alpi à Turin, une piste d'athlétisme sépare les tribunes du terrain, il est donc difficile d'y lancer des objets sur la pelouse alors que les autres stades sont vulnérables; les clubs ne sont donc pas sur un pied d'égalité.»
Dans la missive envoyée aux préfets par le chef de la police, Gianni De Gennaro, on lit le détail des nouvelles dispositions: «Bonifier le stade avant la partie, fermeture des portes quinze minutes avant la rencontre, possibilité d'interdire le début du match en cas d'incidents en dehors ou à l'intérieur du stade.» Ce week-end, la «tolérance zéro» a fonctionné, aucun incident majeur ne s'est vérifié, mais 13 000 agents des forces de l'ordre étaient mobilisés, pour un coût supplémentaire de 2,5 millions d'euros. Le dessin de Giannelli à la une du Corriere della Sera résume parfaitement la crise: on y voit un gardien en train de placer son mur formé de carabiniers en tenue antiémeute pour bloquer la trajectoire du ballon en forme de bombe.
«Le gouvernement n'a jamais invité une seule fois les représentants des tifosi à une table ronde, c'est une grave erreur, explique Carlo Balestri. Par ailleurs, il est inutile de promulguer de nouvelles lois puisque celles qui existent sont suffisantes mais inappliquées: selon la loi 88 votée en 2003, tous les stades italiens devaient être équipés de détecteurs de métaux à l'entrée avant février 2005.» Et pourtant, le sous-secrétaire délégué aux Sports, Mario Pescante, annonce un énième décret de loi en juin: «On ne jouera que dans les stades équipés pour distribuer aux supporteurs des billets nominatifs.»
Néanmoins, le cœur du problème italien consiste à faire respecter la loi. Le match Sora – Naples a fourni un exemple édifiant. Le préfet de Frosinone avait décidé que pour des raisons d'ordre public, ce match de troisième division (!) ne pouvait pas se jouer dans le stade de Sora, inadapté. Les tifosi ont menacé d'empêcher le bus de l'équipe de partir. Les dirigeants du club et le maire ont occupé «symboliquement» le bureau du préfet. Le sénateur Tofani et le député Tanzilli ont protesté auprès de Pisanu et de Pescante. Résultat: Sora – Naples s'est bien disputé à Sora. Avec 500 policiers dans un stade de 4000 personnes.
[Le Temps, 2005]
SECURITE. Les débordements qui ont perturbé le récent derby milanais de Ligue des champions le confirment: le football italien peine à éradiquer la violence dans ses stades.
Guillaume Prebois, Milan
Mercredi 20 avril 2005
Deux cent quarante-huit tifosi de Livourne interpellés alors qu'ils ravageaient la gare San Pietro à Rome, suspension en Mondovision de l'«Euroderby» de Ligue des champions après le lancer d'une fusée pyrotechnique sur le gardien du Milan AC, guérilla aux abords du stade Delle Alpi à Turin avant le match Juventus – Liverpool et déjà 550 blessés dans les rangs des forces de l'ordre depuis le début du championnat. Face à ce bilan digne d'une guerre civile, le ministre de l'Intérieur Giuseppe Pisanu a menacé: «Si de tels actes de barbarie se reproduisent, je n'hésiterai pas un instant à fermer les stades!»
Toutefois, la crédibilité du ministre sur le sujet est plus ou moins comparable à celle de John Graham, un fanfaron britannique cinq fois vainqueur du «concours mondial de mensonges»: en septembre 2003, au lendemain du décès d'un supporteur de Naples, et en mars 2004, après la suspension du derby romain, Giuseppe Pisanu avait déjà annoncé la fermeture des stades dangereux. Sans suite. Le «Cavaliere» Silvio Berlusconi, entre une crise politique et une autre, a trouvé le temps de commenter la situation: «On ne restera pas les bras croisés, Pisanu doit continuer sur la voie de la fermeté et aller plus loin s'il le faut.»
«Quelle fermeté?» s'interroge Carlo Balestri, coordinateur de l'association «Projet ultras», qui s'occupe du monitorage de la violence dans les stades depuis dix ans. «L'Etat a légiféré à quatre reprises. En 1989, le gouvernement a introduit la notion de délit dans un stade; en 1995, il a obligé les tifosi agités à se présenter dans une caserne à l'heure des matches de leur équipe; en 2001, les peines encourues ont été triplées et le «flagrant délit différé», qui permet à la police d'arrêter un lanceur de fumigène jusqu'à 36 heures après son geste, a été adopté. Le résultat? Au début des années 90, les affrontements entre tifosi et forces de l'ordre représentaient 16% des délits, contre 50% aujourd'hui.»
En outre, selon les statistiques, un tifoso arrêté sur deux est relaxé par les tribunaux: Matteo Saronni, un brave menuisier de 25 ans, auteur du spectaculaire lancer d'un scooter des tribunes de San Siro le 6 mai 2001, figure à nouveau parmi les fauteurs de trouble du derby milanais. Le président de la Fédération italienne de football Franco Carraro, inquiet de se voir souffler l'organisation de l'Euro 2012 – le magazine allemand Bild a titré: «Les voyous italiens mettront-ils le feu à notre Mondial?», tandis que le président de la FIFA Sepp Blatter a mis en cause «l'inefficacité des contrôles en Italie» –, a haussé le ton: «A partir de maintenant, tolérance zéro! L'arbitre pourra interrompre le match si un seul objet ou fumigène arrive sur le terrain et le club responsable se verra infliger une défaite avec le score de 3 à 0.»
«Et si c'est un tifoso de l'équipe adverse qui s'amuse à le balancer, c'est moi qui perds?» a réagi Aldo Spinelli, président de Livourne. Dans La Repubblica, le journaliste Gianni Mura ironisait: «A partir de combien d'oranges sur le terrain on suspend la rencontre? Une, deux, dix?» «Cette décision prise par Carraro est insensée, les tifosi vont nous racketter», s'est emporté Maurizio Zamparini, président du club de Palerme. Enzo Tirotta, responsable des ultras de la Sampdoria de Gênes, pose un problème de fond: «Au stade Olympique de Rome ou au Delle Alpi à Turin, une piste d'athlétisme sépare les tribunes du terrain, il est donc difficile d'y lancer des objets sur la pelouse alors que les autres stades sont vulnérables; les clubs ne sont donc pas sur un pied d'égalité.»
Dans la missive envoyée aux préfets par le chef de la police, Gianni De Gennaro, on lit le détail des nouvelles dispositions: «Bonifier le stade avant la partie, fermeture des portes quinze minutes avant la rencontre, possibilité d'interdire le début du match en cas d'incidents en dehors ou à l'intérieur du stade.» Ce week-end, la «tolérance zéro» a fonctionné, aucun incident majeur ne s'est vérifié, mais 13 000 agents des forces de l'ordre étaient mobilisés, pour un coût supplémentaire de 2,5 millions d'euros. Le dessin de Giannelli à la une du Corriere della Sera résume parfaitement la crise: on y voit un gardien en train de placer son mur formé de carabiniers en tenue antiémeute pour bloquer la trajectoire du ballon en forme de bombe.
«Le gouvernement n'a jamais invité une seule fois les représentants des tifosi à une table ronde, c'est une grave erreur, explique Carlo Balestri. Par ailleurs, il est inutile de promulguer de nouvelles lois puisque celles qui existent sont suffisantes mais inappliquées: selon la loi 88 votée en 2003, tous les stades italiens devaient être équipés de détecteurs de métaux à l'entrée avant février 2005.» Et pourtant, le sous-secrétaire délégué aux Sports, Mario Pescante, annonce un énième décret de loi en juin: «On ne jouera que dans les stades équipés pour distribuer aux supporteurs des billets nominatifs.»
Néanmoins, le cœur du problème italien consiste à faire respecter la loi. Le match Sora – Naples a fourni un exemple édifiant. Le préfet de Frosinone avait décidé que pour des raisons d'ordre public, ce match de troisième division (!) ne pouvait pas se jouer dans le stade de Sora, inadapté. Les tifosi ont menacé d'empêcher le bus de l'équipe de partir. Les dirigeants du club et le maire ont occupé «symboliquement» le bureau du préfet. Le sénateur Tofani et le député Tanzilli ont protesté auprès de Pisanu et de Pescante. Résultat: Sora – Naples s'est bien disputé à Sora. Avec 500 policiers dans un stade de 4000 personnes.
[Le Temps, 2005]
"Comment se fait-il que personne ne me comprenne et que tout le monde m'aime"? Albert Einstein
- vent du Sud
- Alcoolique amateur
- Messages : 2470
- Enregistré le : 24.01.2005 11:54
voilà une remarque pertinente...vent du Sud a écrit :c'est vrai que les supporters italiens sont très très chauds, peut-être les plus chauds en Europe. A mon avis, seules des sanctions peuvent enrayer la dynamique, ou tout simplement appliquer les lois et règlements adoptés il y a plusieurs années déjà
l arsenal législatif existe déjà...faut juste que les autorités compétentes aient le courage de sa mise en oeuvre...
c est comme sur terrain...le pénalty ca existe...il suffit juste avoir le courage de le siffler...devant 500 ou 60'000 spectateurs...
nous qui avons été les précurseurs du huis clos en europe occidentale nous en savons quelque chose....
en football, rien n'est jamais certain, à une exception près: en finale de la Coupe, à la fin, c'est toujours le FC Sion qui gagne.
28 août 2011, notre équipe nous a humiliés! 24-25 février 2013, notre club nous a définitivement mis la honte!
28 août 2011, notre équipe nous a humiliés! 24-25 février 2013, notre club nous a définitivement mis la honte!
Le problème de la violence dans les stades est le suivant. Il y a toute sorte de catégories de personnes. Ces personnes ont des problèmes et des frustations et par un mouvement de groupe ils font ressortir leurs malheurs les jours de match et ils donnent tellement une grande importance au foot qu'ils en deviennent malade. J'ai entendu dire que certaines personnes mangeait moin bien pour économisé pour allé au Stade.........
fier d'être suisse
[quote="Bedjuis"]Le problème de la violence dans les stades est le suivant. Il y a toute sorte de catégories de personnes. Ces personnes ont des problèmes et des frustations et par un mouvement de groupe ils font ressortir leurs malheurs les jours de match quote]
On fait pas mieux dans le genre cliché :-''
On fait pas mieux dans le genre cliché :-''
ben un film qui illustre bien l état second dans lequel se trouve le fan...c est justement "le fan", avec boby de niro (mon idole), qui a repassé ce lundi sur rtl 9
en football, rien n'est jamais certain, à une exception près: en finale de la Coupe, à la fin, c'est toujours le FC Sion qui gagne.
28 août 2011, notre équipe nous a humiliés! 24-25 février 2013, notre club nous a définitivement mis la honte!
28 août 2011, notre équipe nous a humiliés! 24-25 février 2013, notre club nous a définitivement mis la honte!
et également être psychopathe sans tuer ou enlever le môme d un joueur...knight of freedom a écrit :ça n'a rien à voir! Le type c'était un psychopate 8-[
on peut être fan sans forcément tuer ou enlever le môme d'un joueur...
en football, rien n'est jamais certain, à une exception près: en finale de la Coupe, à la fin, c'est toujours le FC Sion qui gagne.
28 août 2011, notre équipe nous a humiliés! 24-25 février 2013, notre club nous a définitivement mis la honte!
28 août 2011, notre équipe nous a humiliés! 24-25 février 2013, notre club nous a définitivement mis la honte!
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On peut fermer le championnat italien, ça interesse bientot plus personne. Entre la commedia del arte, les violences dans les stades, et moins en moins de spectacle ....
Les championnats espagnoles, anglais, allemands et meme francais sont beaucoup plus interessant a suivre, et le football beaucoup plus fluide.
:) je hais le calcio
Les championnats espagnoles, anglais, allemands et meme francais sont beaucoup plus interessant a suivre, et le football beaucoup plus fluide.
:) je hais le calcio
